HISTOIRE DU RESEAU MONDIAL DE L’IRED de 1980 à 2024

Par Fernand VINCENT, Secrétaire Général

INTRODUCTION

L’IRED est née en 1981 à Genève à la suite d’une rencontre les leaders d’ONG/OP d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Europe/USA/Canada. Une association internationale de droit suisse fut créée.

Ce texte est une synthèse du Numéro spécial d’IRED FORUM No 50/51 de janvier / juin 1994 (voir sommaire en annexe).

ORGANISATION

Son premier président fut le Dr Chandra SOYSA, directeur du Marga Institute du Sri lanka.  Un Conseil d’administration dirigea pendant de nombreuses années l’association et ses activités.

Au cours de la période 1981 – 2000 les personnalités suivantes ont assuré la présidence du réseau mondial : Chandra SOYSA du Sri Lanka, Sitembisio NYIONI Présidente du mouvement paysan ORAP au Zimbabwé, Bernard Lédéa OUEDRAOGO, Secrétaire Général du mouvement paysans SIXS au Burkina Fasso, Philippe EGGER récemment.

L’animateur principal du Réseau mondial fut successivement : Fernand VINCENT, Suisse, Boukari YOUNOUSSI du Niger. Rudo CHITIGA du Zimbabwé.

POURQUOI UN RESEAU MONDIAL

Toutes ces personnes dirigeaient  également (ou avaient dirigé) des mouvements populaires, principalement paysans. Leur analyse démontrait qu’il était nécessaire de créer au niveau mondial des synergies entre ONG et de renforcer leur organisation pour leur permettre de se faire mieux représenter dans les lieux de décision concernant le développement de leur pays et de leurs populations.

Des actions de renforcement institutionnel et de lobbying ont été organisées à tous les niveaux tant local que régional et international.  Par ailleurs la formation des leaders devaient suivre un processus non académique. Il fallait innover. L’IRED l’a fait et a été une des premières institutions à organiser localement et mondialement des échanges de personnes, facilitant ainsi  la formation pratique des leaders.

 

L’IRED organisa des activités  d’abord en Afrique, puis en Asie et en Amérique et sur la demande des partenaires du Sud, dans le Nord.

ORGANISATION :UN SECRETARIAT GENERAL ET DES BUREAUX REGIONAUX DE l’IRED

Le Secrétariat Général de l’IRED était l’organe de coordination et d’animation du réseau. Il est dirigé par un Secrétaire Général et une équipe de quatre personnes très qualifiées. Il est établi a Genève.
Le Réseau mondial disposait de 14 Bureaux régionaux, chacun d’entre eux
ayant une équipe de 5 à 15 experts.

Les personnes suivantes ont dirigé ces bureaux régionaux :

  • En Afrique : au Niger, en RDC (Kivu) et au Zimbabwe (directeurs locaux :
    Boukary Younoussi ; Rudo Chitiga et Modeste Zihindula)
  • En Asie : Sri Lanka, Bangalore et Pékin (Directeurs : Sunimal Fernando et M.V.
    Rajasekharan et M. Liu Chine)
  • En Amérique Latine : au Pérou, en Colombie et au Mexique Directeurs :_ Mario
    Padrun, John Jeiro Cardenas et luiz Lopezrella
  • Dans le Nord : à Rome (Maria Theresa Cobelli)
LES ACTIVITES DU RESEAU

L’IRED se devait d’innover. Ce terme se trouve du reste dans son titre.

  • LES ECHANGES SUD/SUD

L’IRED fut une des premières organisations internationales à promouvoir des innovations. Elle le fit par l’organisation de très nombreux échanges Sud/Sud et mis au point une méthodologie adaptée à la formation de leaders d’OP/ONG.

Un des premiers échanges intercontinentaux fut celui des « 12 paysans du Sahel en Inde et au Sri Lanka ». (Voir publications IRED Genève). Il fut suivi par un échange d’artisans du Rwanda, RDC et Kenya en Inde. Ces échanges entre organisations de paysans et d’artisans fut un réel succès suivi dans les années suivantes par de nombreuses OP/ONG du Sud.

Avec l’établissement des bureaux régionaux l’IRED a organisé localement et dans tous les continents, des échanges de leaders, et des activités de formation et de communication furent organisées dans chaque région.

  • IRED FORUM

Le Secrétariat Général de Genève créa la très connue et appréciée Newsletter IRED FORUM qui donnait des nouvelles du réseau et de ses activités et publiait des études de cas et outils très pratiques pour le travail des leaders d’OP/ONG du réseau. La Newsletter était diffusée en 1500 exemplaires auprès des très nombreux partenaires (plus de mille).

Cette revue était publiée en trois langues (En français, anglais et espagnol) et était envoyée chaque trimestre au millier de lecteurs du réseau.

La revue publia  plus de 70 numéros trimestriels pendant 15 ans

C’est en 2022 que la revue repris sa diffusion en créant le Bulletin de Liaison « Informations et Outils pour le développement », édité par Véronique SAMSON-VINCENT. Ces numéros sont édités sur le CD annexé au « Nouveau Manuel de gestion des OP/ONG » de Fernand VINCENT aux Editions de l’Harmattan à Paris.

  • LES MANUELS DE GESTION ET LES LIVRES DE FERNAND VINCENT

L’organisation, par le Secrétariat Général, de très nombreux séminaires régionaux de formation à la gestion et l’autonomie des ONG/OP (principalement en Asie : Manilla, Pékin, Bangalore, Dehli, Colombo, Islamabad et Katmandou, mais aussi en Afrique (Cameroun, Harare, Johannesburg, Niamey, Abidjan) et en Amérique Latine (Lima, Mexico et Bogota), donna matière à Fernand VINCENT et son collègue Piers Campbell, de capitaliser les expériences échangées et de publier de nombreux manuels diffusés dans le monde entier par l’IRED Genève et l’Harmattan Paris.

La liste de tous ces manuels est détaillée sur le site de Fernand Vincent (www.developperautrement.org)

Le plus connu de ces manuels est celui intitulé « Manuel de gestion pratique des ONG du Sud »,  en deux tomes, qui eu un succès très important puisqu’il fut diffusé et vendu en plus de 30.000 exemplaires. Son caractère très pratique et très facile à comprendre, car il possède de très nombreux exemples tirés de l’expérience des OP/ONG qui participaient aux séminaires, a exigé d’être publié en plusieurs langues locales (sur financement de l’Union Européenne) non seulement en langues française, anglaise et espagnole, mais aussi en portugais, brésilien, swahili, hindou, cinghalais, népalais, Thaï et chinois. Des groupes locaux ont même, aux Philippines et au Brésil, été publiés en sept brochures correspondant au sommaire du manuel initial.

La liste et les sommaires détaillés de ces publications peuvent être consultés sur mon site personnel (www.developperautrement.org).

LES AUTRES PUBLICATIONS DE L’IRED

Fernand VINCENT a publié par ailleurs quelques livres-clés à partir de son expérience internationale :

  • « Former des cadres de développement africain », l’Harmattan Paris
  • « Développer l’Afrique Autrement », Harmattan, Paris
  • « Une Histoire de vie » à l’Harmattan, Paris
  • « L’histoire de l’IPD, 1965-1981« , IPD Genève

D’autres membres du réseau ont publié eux aussi des ouvrages connus en particulier Déo NYIONKURU  (SG Adisco Burundi et Prix de la Fondation Baudoin à Bruxelles) et son excellent ouvrage sur : « La dignité paysanne » ; Mamadou Cissokho, Président honoraire du réseau d’organisations paysannes d’Afrique et d’Ouest, Roppa : « Dieu n’est pas un paysan » ; Antoine Sawadogo et Bernard Lédéa Ouadraogo sur leur expérience au Burkina Fasso.

La liste complète des publications de Fernand Vincent et de ses amis, cités ci-avant, est disponible sur le *site web de Fernand Vincent  (www.developperautrement.org).((consulter le site pour lire cette liste et les sommaires détaillés de ces ouvrages).

Le projet actuel DAA va créer une maison d’édition online et mettra à disposition des lecteurs des versions online de ces ouvrages, facilitant par des coûts avantageux l’accès à ces outils de travail.

LES SEMINAIRES REGIONAUX DE FORMATION ET D’ECHANGES

Comme il a été cité ci-avant, l’IRED a organisé des dizaines de séminaires régionaux et nationaux dans plus de 20 pays de tous les continents.

Ces séminaires ont permis de rassembler plusieurs centaines de leaders d’OP/ONG des pays du Sud (et même du Nord, à Rome en 1998  !).

Le suivi de ces séminaires permirent à consolider la gestion de grandes OP/ONG et de former leur leaders à une gestion efficace de leur organisation. La recherche d’une autonomie financière et politique, vis-à-vis de l’aide internationale était très souvent un des aspects les plus importants des programmes.

Ainsi, de nouvelles coalitions régionales se sont créées à la suite de ces rencontres et de ces échanges.

Ils furent aussi l’occasion de générer des activités très novatrices, telle que celle organisée au Burundi (sur plusieurs années et avec l’appui d’experts internationaux) entre l’OP des caféiculteurs locaux en conflit avec l’approche d’aide de la Banque Mondiale . Voir Google : la CNCA et la Banque mondiale.

LES MOYENS FINANCIERS DU RESEAU

Le budget annuel du Réseau IRED était en 1993 de 353.000.000 CHF, $ ou €.

Les principaux donateurs du réseau étaient : Le CRDI du Canada, le gouvernement des Pays Bas, Le Service de la Coopération Technique Suisse (DDC), complétés par des contributions importantes de fondations américaines (Ford, Pew, Rockefeller, Kellogg) et d’ONG européennes (EZE et BfW Bonn), SOS Fain Bruxelles et Oxfam.

L’EVOLUTION DE L’IRED DE L’AN 2000 A CE JOUR

Dès 1996, Fernand Vincent, secrétaire général, a transmis ses responsabilités de coordination générale à Boukary Younoussi du Niger, puis à Rudo Chitiga du Zimbabwe.

Les activités du réseau ont continué à se développer dans la même ligne que celle décrite ci-avant.

 

Mais les difficultés de financement, en particulier celui des organisations internationales, ont placé le réseau dans une situation très difficile entraînant une diminution drastique de ses activités et la disparation des Bureaux régionaux, poumons du réseau.

 

C’est plus tard, en 2015 que le réseau repris vie sous la présidence de Nkiko NGINSEMA du Rwanda, ancien directeur d’un Centre national de formation, puis directeur adjoint du département social de la ville de Lausanne en Suisse.

Depuis quelques années, Philippe Egger, conseiller du DG du BIT, à la retraite a repris bénévolement les rennes du réseau et de son secrétariat.

Le financement de l’IRED dépendant de plus en plus que de la Fédération Genevoise de Coopération, le réseau s’est appuyé progressivement, sans permanence au SG de Genève, grâce au concours de Déo NIYONKURU du Burundi. Les projets de l’IRED se sont alors concentrés sur deux pays et trois thèmes novateurs : l’agroécologie et l’approche Jeunes/emplois (au Burundi avec le concours de l’ONG locale ADISCO) et l’Economie sociale et solidaire ESS (au Burkina Fasso avec le concours de l’IPD/AOS).

Depuis quelques mois, le projet « Développer l’Afrique autrement (DAA) cherche à retrouver les activités principale du réseau : Réseaux – Innovation pour un autre développement :

Contact : Paul Gabriel FOLEU : ‘Paul Gabriel FOLEU’ fogaby@gmail.com de Douala au Cameroun

Les lecteurs liront avec intérêt ce que ce nouveau programme désire faire :

  •  Créer une coalition mondiale des organisations de la société
  • Rassembler autour de l’action collective les partenaires intéressés par des actions de lobbying.
  • Appuyer ses partenaires et organiser ensemble des activités novatrices

Le Groupe Facebook « Développer l’Afrique autrement » détaille les premières activités planifiées, : communication, publications, outils de lobbying, etc.

 

ANNEXES :
  • No spécial IRED FORUM le No 50/51 sur le CD du Nouveau Manuel de
    gestion des OP/ONG de Fernand Vincent (Harmattan et online DAA
    Cameroun)
  • Via google recherche : site Fernand Vincent