Un grand homme et ami, co-fondateur de l’IRED, vient de nous quitter : Fernand VINCENT lui rend hommage

Un grand homme et ami, co-fondateur de l’IRED, vient de nous quitter : Fernand VINCENT lui rend hommage

Cher Bernard, mon frère,
Tu es parti avant nous et tu nous laisses épleurés.
Nos engagements communs restent. Les jeunes prennent le relai :
Te souviens-tu ?
• De notre complicité pour convaincre la DDC (en 1981) de financer le voyage de 10 leaders paysans africains en Inde et au Sri Lanka, dont les jeunes Mamadou Cissokho et Bernard Lédéa Ouedraogo et de l’accueil de nos amis RAJA à Bangalore et Chandra au Sri Lanka. Tous les deux sont eux aussi partis ?

• De nos nombreuses soirées de détente après le travail et autres) à Genève, au Pérou, en Afrique et celle où notre amie Susanna Pinilla, notre Présidente de Rafad, jouait de sa guitare en chantant Brassens ? Et quand vous aviez chanté, chez nous, « le petit Quinquin » avec Lady Michelham, Dominique Lesaffre et Monique, mon épouse, pour mettre en valeur votre identité de « Cht’is » ?

• De tes colères qui te rendaient tout rouge pour manifester ton désaccord lors de nos séances de travail de Rafad avec Bernard Faure ?

• D’un repas fraternel partagé avec plusieurs amis africains et à la fin duquel nous nous étions prêtés à un échange concernant les fondements de notre engagement (pourquoi suis-je engagé. A quoi je crois…)

• De nos échanges, au Sénégal, à la FONGS, avec FamaraDiediou, Mamadou Cissokho, Abdoulaye Diop et nos amis de Mékhé et de Casamance et notre coopération avec notre ami Duggan, représentant de la Fondation Ford en Afrique de l’Ouest, à appuyer financièrement les organisations paysannes de la FONGS à entrer dans le capital de la Banque de Crédit Agricole de Dakar et ce avec la complicité de notre ami Fodé, leur SG ? Des délégués paysans entraient alors dans le Conseil d’administration d’une grande banque. ?

• De nos nombreuses collaborations, au Cameroun, entre les ZAPI et l’IPD et de nos amis (qui nous ont aussi quittés) Hugues DUPRIEZ et Michel ONGOLO ?

Et Monique, mon épouse ajoute des souvenirs lillois de jeunesse :
Te souviens-tu Bernard ?

• de notre « plat pays ».

Militante de Pax Christi, j’allais voir tes parents pour aiderà organiser le transfert de machines textiles en Inde ?

• De ma visite dans les bureaux du Centre Lebret à Paris pour te demander de nous faire, à Lille, une conférence sur le développement

Nous avons « vécu », souvent ensemble, et bien vécu. Heureux ensemble avec Renée et Monique et les enfants :
Bernard, il nous reste encore quelques années, je pense, avant de te rejoindre.
Notre Dieu fidèle nous a accompagnés toute notre vie. Que de bonheur !
De là-haut, prépare une fête pour nos retrouvailles. Entretemps nous te gardons fidèlement dans notre coeur

Monique et Fernand VINCENT
IPD, RAFAD, FIG, IRED et plus

Genève, le 9 août 2012.

RAPPORT D’ACTIVITES 2011-2012

RAPPORT D’ACTIVITES 2011-2012

I. INTRODUCTION

L’année 2011-2012 a été marquée par quatre activités principales d’IRED.ORG :

* La gestion du site www.ired.org et
* Le programme FGC du Réseau Régional « Afrique Centrale »
* Le lancement du Réseau « RAPES Grands Lacs »
* L’appui au programme de gestion locale de l’IPD (dossier FGC)
* La campagne de lobbying en faveur des caféiculteurs du Burundi

Notre association continue à exister grâce au bénévolat (pas de salariés) et à l’appui de l’Etat de Genève et l’Hospice Général qui mettent gracieusement à notre disposition des personnes en fin de droit (chômage). La FGC reste le principal donateur (programmes RAPES et IPD).

La situation financière est bonne grâce au frais de gestion accordés part le FGC pour les programmes ci-dessus.

II . ACTIVITES 2012

1. Le site Web

Le site www.ired.org est très régulièrement mis à jour et contient une rubrique NEWS et un Centre de documentation INFODOC contenant plus de 5000 documents soit environ 18.000 pages en ligne sur des sujets dont les articles ou références sont sélectionnés parmi les meilleurs et les plus adaptés aux besoins des lecteurs.

Un outil d’évaluation nous permet de constater que nos lecteurs/partenaires sont des organisations du Sud qui posent des questions très pratiques, souvent via Google qui oriente ces lecteurs vers www.ired.org.

Par ailleurs une coopération est actuellement négociée avec l’Institut Panafricain pour le Développement (IPD) pour l’utilisation du site et de la banque de données INFODOC.

2. La Newsletter IRED.ORG

Deux numéros ont été envoyés à plus de 2000 adresses.

La Newsletter permet d’attirer les lecteurs vers le site www.ired.org.

Elle crée aussi des contacts intéressants avec des organisations du Sud et des lecteurs du Nord intéressés par nos activités

3. Manuels

La vente des manuels de gestion de Fernand Vincent et des CD qui relaient ceux qui ne sont plus disponibles (fin de stock) est en nette diminution. La prochaine édition du manuel de « Gestion Institutionnelle » des associations et ONG de développement devrait relancer les ventes.

4. Réseau Régional « Dynamiques Africaines (DAF) et naissance du RAPES Grands Lacs

Le réseau DAC est en veilleuse (conflit de leadership). Les partenaires DAC de la région des Grands Lacs (RD du Congo, Burundi et Rwanda) ont alors créé le RAPES Grands Lacs qui bénéficie du financement de la FGC via IRED.ORG.

Par ailleurs, un nouveau dossier de financement de la FGC (trois ans et 750.000 CHF de subvention) vient d’aboutir et a commencé le 1er Mai 2012. Ce programme est centré sur la formation et l’appui à des groupes de jeunes-emplois.

5. Appui à l’IPD/AC

La relance de l’IPD est très bien engagée. IRED.ORG a été approché pour aider au financement d’un programme de « Développement décentralisé et gestion communale au Cameroun ». Un dossier de subvention de 500.000 CHF sur deux ans, a été introduit à la FGC.
Par ailleurs, le directeur de l’IPD/AC est un ancien étudiant camerounais (Doctorat) de Genève qui a coopéré avec la CT de la FGC.

6. Campagne de lobbying en Suisse en faveur des caféiculteurs du Burundi

IRED.ORG, avec son partenaire du Burundi, ADISCO, ont été fortement engagés dans la campagne de lobbying de la CNAC des caféiculteurs du Burundi. Les démarches locales auprès du gouvernement et sur le plan international, auprès de la multinationale WEBCOR qui commercialise une partie du café du pays et de la Banque Mondiale, ont abouti à certains résultats intéressants.

Le site IRED.ORG (Voir www.ired.org , première page) décrit très largement toutes les actions entreprises dans le cadre de cette campagne en particulier en Suisse auprès des >ONG, des gouvernements locaux et fédéraux et des entreprises. L’appui des conseillers fédéraux Sommaruga et aux Etats Robert Cramer, ont été fort utiles.

Par ailleurs la récente décision de RAFAD/FIG d’apporter une garantie bancaire au projet de construction de deux usines de lavage du café, permet à la CNAC et ADISCO de disposer de crédit pour construire ces deux usines et de donner ainsi aux caféiculteurs leur propre outil pour démontrer qu’ils sont aussi capables de gérer la filière café dans le pays.

La campagne se poursuit en 2012 avec un appui international qui associe aussi nos amis belges de Solidarité Socialiste.

7. Appuis et Etudes

Grâce aux services et aux réseaux de son animateur bénévole Fernand Vincent, IRED.ORG a accueilli de très nombreuses personnes, du monde entier, qui ont demandé un appui et des renseignements pour leur travail et a répondu à des dizaines de questions par emails et établi, entre partenaires, de nouvelles relations Sud/Sud et Sud/Nord.

Un appui en micro-finance a été accordé en liaison avec la Fondation RAFAD et le Fonds International de Garanties et à la relance de l’Institut Panafricain pour le Développement.

8. Relations et activités diverses

Le secrétariat d’IRED.ORG et la gestion du site www.ired.org sont assurés par une équipe de trois volontaires (chômeurs mis à notre disposition par l’Etat) et reste animée par Fernand Vincent. L’équipement informatique a été complété par l’achat d’un ordinateur neuf et la remise en était des anciens ordinateurs, graveurs, scanners ou autres.

III. FINANCES

Le Budget de fonctionnement (hors projets) d’IRED.ORG est très limité (15.000 CHF/an). Aucun salaire n’est versé et les fonds obtenus de la FGC pour les projets sont totalement transférés dans le Sud à nos partenaires.

Les recettes de la vente des manuels et la subvention de gestion des projets Sud accordées par la FGC sont les seules recettes (avec les cotisations dont le montant est limité) qui permettent de couvrir les dépenses de fonctionnement.

Le rapport d’audit des comptes IRED.ORG 2010 a été établi par la Fiduciaire Jacques Moynat a été accepté par l’AG, et est joint à ce rapport. Les dépenses ont été limitées au strict minimum et sont couvertes par les recettes.

Fait à Genève, le 10 juin 2012. Fernand VINCENT

Nouvelles du Frère Hubert de Madagascar

Nouvelles du Frère Hubert de Madagascar

Le 16 octobre 2007

Frère, sœur, parents, amis

En réunion pour 2 jours au Centre Social SJ Arrupé – Tana- je grignote un peu de temps pour vous adresser quelques lignes. Je pense à vous, à tous, mais ai de moins en moins le loisir de vous joindre : un coup de téléphone toutes les dix minutes quand je suis sur réseau, sans parler de ce qui en découle ! A l’approche de cette nouvelle campagne rizicole, il me fallait satisfaire des gens en peine pour le sarclage aisé de leur riz pluvial semé sur champ, résoudre un problème d’utilisation de notre rouleau hérisson sur terre argileuse et jusqu’à imaginer des calculs de rendement de riz à l’hectare sans balance. Je me sentais alors vivre à l’atelier à Fianar quand j’ai dû remonter à Tana pour accélérer nos travaux sur rizière en vue de finaliser au plus tôt films et publications SRI. J’y reviendrai.
(Suite le 17 octobre) Agréable pause pour souffler un peu à Ambato chez Lucette, dans notre poste documentaire ATS qu’on appelle désormais « TAOEZAKA II » (ardente activité). C’est tout un programme ! Le CEG officiel nous quitte après une matinée de visite et de démonstrations sur rizières. L’événement est d’importance capitale pour le noyautage du milieu villageois. Ce fut si passionnant (aux dires des élèves) qu’après demain vendredi 19 ce sera le tour de tout le personnel enseignant.

Ludovic, Directeur Exécutif National du Conseil d’administration ATS Fianar, passera ce soir à St Michel pour affaires. Je lui remettrai mon message à charge de vous l’expédier de là bas. Autour de moi, tous les ordinateurs nagent dans les virus quand je fais taper ; la saisie en disquette de mon topo ne peut partir.

A Taoezaka donc – où je veux achever ma lettre – depuis un an, on met le paquet pour devenir opérationnels. Vos aides nous ont permis de faire un bond avec achats et mise en valeur de rizières, de l’équipement agricole, un autre puits, aménagements de sol et une construction. Et nous voici bien sollicités (Je n’y suis qu’un tiers du temps. C’est Lucette la ménagère qui dirige et gère la documentation ; Vincent de l’équipe Laulanié autrefois avec 2 aides travaillent les terres ; Norbert et Max sont les architectes constructeurs – artisans de nos installations et projets ; deux jeunes s’initient à la production de tuiles en fibro ciment ; Ida, fille d’Amélie très occupée par ailleurs au service des ménages en réinsertion au CASA, n’apparaît que de temps en temps.

A quinze jours d’intervalle à Tana, nous avons participé à deux foires, l’une agricole, l’autre commerciale. Elles nous valent à présent de lancer des jeunes dans la construction d’une dizaine de nos plans « Quartier de lune » dont je vous ai déjà parlé. Nous avons déjà 4 équipes de jeunes maçons qui ont un travail assuré. D’autres vont pouvoir s’y mettre dans le secteur Fianar.

Coups pendables consécutifs à ces foires : Commande de 125 de nos grandes sarcleuses à riz à 3 rangs. Quatre personnes arrivent d’Ambatondrazaka pour payer. Elles sont attaquées à Moramanga, dévalisées et se consolent à l’hôpital (coups sans gravité). Un mois après, coup de téléphone : « Soyez dans un quart d’heure au parking de l’hôpital ». Depuis, le commanditaire a disparu !

Nos « Villages-écoles pilotes » que nous n’avions pu mener à bien en raison d’ennuis politiques en 2002 sont en passe de revivre. Demain je soumettrai d’anciens dossiers à des militaires qui reprennent le flambeau.

Contrairement aux prévisions, l’ami Ludovic vient de passer en coup de vent pour rejoindre au plus tôt notre Président ATS Edmond. Il y a présentement à Ambositra réunion chez lui de tous les administrateurs agricoles de la région (3 à 4 de nos départements français). Son Champ-Ecole à mis beaucoup de monde en branle. Ludovic m’apprend aussi que l’Assemblée Générale de l’Association TS se tiendra les 9 et 10 novembre à Fianar. Entre temps, il lui faudra opérer dans le sud où l’ATS est sollicitée et déjà à l’action depuis 1 an dans les régions de Fort Dauphin et Tuléar. En ATS on s’active un peu partout depuis notre Assemblée Générale Extraordinaire du 30 avril : 2 nouvelles antennes régionales à Antsirabe et Ambositra et prochainement une autre dans le sud. Avec ma nouvelle Renault je rends visite aux uns et aux autres sans problème de route. Grand Merci à notre très chère bretonne et à sa famille.

Au reçu de certaines de vos lettres en réponse à un mail précédent, je m’aperçois qu’il y a eu sûrement confusion de disquettes. Si l’une aurait pu vous montrer tout le positif de nos interventions, l’autre vous mettait au fait de problèmes internes ATS encore paralysants pour un temps (jusqu’en fin novembre sûrement) : la passion dommageable du pouvoir est de tout temps ! Nous aurions souhaité pouvoir la contrer ailleurs que chez nous !

Cette autre disquette échangée aurait aimé vous parler de notre mobilisation tous azimuts SRI. Depuis, je vais devoir y ajouter que nos rizières sont maintenant à l’ordre du jour et de façon inespérée. Figurez-vous qu’un professionnel hollywoodien, aujourd’hui fortuné, a décidé d’appuyer de ses fonds une opération bénéfique pour l’humanité. Le SRI a séduit. Un sommet mondial SRI 2008 a été projeté et en célébration à Madagascar en hommage reconnaissant au Père de Laulanié. Vous savez combien je me suis impliqué au SRI depuis longtemps avec divers moyens d’expression. L’événement venait me bousculer un peu plus. Par malheur en effet, la consultante américaine, reçue de façon atone par nos amis dissidents au dit « bureau central » à leur goût, avait jugé bon de s’adresser à quelques autres entités plus convaincantes, et américaines …. pour amorcer le sommet. Une rencontre fortuite lors de la foire agricole nous avait heureusement offert de montrer à l’américaine un Tefy Saina sous son vrai jour avec un bon nombre de nos démonstrateurs et exposants. Mais l’USAID, le Catholic Relief Services étaient déjà dans la course et j’apprenais que d’aucuns se préparaient à présenter le SRI en faisant leurs premières armes peut-être pour les besoins de la cause, à renforts financiers. Pour ne pas être en reste, j’ai augmenté nos surfaces de rizière et repris scientifiquement sur place tous les travaux de mise en valeur des sols et du Système RI. L’américaine lors de sa visite au site en plein aménagement pensait déjà en faire un pôle d’attraction pour le sommet. Ces travaux m’aidaient heureusement à parfaire aussi nos montages médiatiques (3 DVD – 1 Fascicule – Chants et Fiches techniques – Panneaux démonstratifs – Plaquettes de dessins…) et à lancer une grande opération « Compostage » pour les fêtes. Au sommet, j’espérais sortir au plus tôt ces documents en comptant sur l’aide financière américaine envisagée quand j’appris, il y a 15 jours, que le sommet international qui, en fait, se préparait – en un première temps « expérimental », surtout pour l’Afrique, était ajourné d’un an au bénéfice d’un sommet SRI national d’abord, pour 2008 (pour n’avoir pas à rougir d’être en queue de peloton à l’accueil d’internationaux rôdés au SRI). C’est en fait une aubaine qui nous provoque au dépassement et à l’action dans les 22 régions mais c’est pour nos entreprises ATS une enveloppe de milliers de dollars américains que le gouvernement malgache ne pourra sûrement pas m’accorder. Je pensais et voulais prendre les devants : pour témoigner de nos acquis importants de notre mission SRI (que beaucoup cherchent à contrer par jalousie ou profit) et dans le respect de ce que nous voulons lui garder (alors que par Internet on apprend que l’OGM pourrait être en coulisse ! et que certains compromis sont déjà en cours !)

Aussi pour l’heure je ne sais plus comment faire. Mes confrères Jésuites m’ont tant fait crédit que je ne peux plus compter sur des avances. Il m’est arrivé d’appeler aussi sans réponse… Me voici littéralement sur la paille… avec un lourd découvert.
Que notre cher Père LAULANIE aie pitié de nous, de moi. Mais je me sens pardonné, rassuré et confiant puisque tout le capital est là, quasiment prêt à servir et à confirmer notre mission. Il n’importe que mes collaborateurs me jettent des yeux inquiets.

Pardonnez ces lignes rapidement écrites.
Amitiés.
Fr. HUBERT Mich


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Des nouvelles de Madagascar

Des nouvelles de Madagascar

Dimanche 24 Septembre 2006

Frère, Sœur, Blandine et vous tous très aimés

En rentrant chez moi – à St Michel – après 6 semaines d’absence, je trouve vos lettres et mails. Merci ! Avant réponses individuelles, voici un premier message collectif.
L’inattendu s’est produit : je viens d’achever un mois de retraite spirituelle (10 Août-11 Septembre). Et je n’avais pas eu le temps au préalable de vous en faire part. En cette année jubilaire de trois fondateurs de la Compagnie de Jésus (cinquième centenaire des naissances de François-Xavier et Pierre Favre et 450ème anniversaire de la mort d’Ignace) des jésuites pouvaient profiter d’un mois d’Exercices Spirituels au Foyer de Charité d’Antsirabe (l’un des merveilleux havres de Marthe Robin). Ce fut pour moi une très bienfaisante pause d’approfondissement spirituel « au Service et la Louange de Sa Divine Majesté » (comme le disait St Ignace). Si certains retraitants – tous plus jeunes que moi – ont pu dire d’en être heureux « en fin de course », je trouve plus plaisant d’avancer que ça s’est révélé pour moi comme une provision de route « sur parcours » (la ration du combattant ou le bidon jeté au coureur cycliste).
Le 11 je poussais vers le Sud jusqu’à Fianar où m’attendaient Lucette venue pour les archives et deux étudiants en agronomie (de Lille) en quête de renseignements sur nos activités. Le 15, nous étions tous chez Jeannine en forêt et le 17 c’était la panne d’auto traditionnelle qui faillit nous faire rater tous nos rendez-vous sur Champs-Ecoles. En taxi-brousse, on s’en est tiré miraculeusement avec 1 jour de retard seulement (à Ambositra chez Edmond et à Sandrandahy chez Jean-Louis, de la Recherche agronomique, aujourd’hui en retraite). Les 2 jeunes n’ont pas perdu leur temps, tant ce fut passionnant, et moi non plus vu nombre d’excellentes photos techniques que j’y ai prises.
On avance à grands pas. Allez-vous le croire ?
Le VOZAMA (enseignement pré-scolaire rural initié par la mission catholique avec 10 000 élèves maintenant) se propose d’entreprendre en 1 an la création de 360 de nos Champs-Ecoles pour un noyautage de plus de 600 villages.
Ils viennent de me « réattaquer » pour la mise en place de leurs pépinières d’arbres. Mon pépiniériste est heureusement disponible et nos fiches techniques, faites avec lui l’an passé, sont disponibles. (Ce sont ces mêmes responsables du VOZAMA qui avaient inauguré ma pépinière, officiellement, l’an passé. Merveilleux !).
L’équipe Fianaroise recevait hier une délégation de l’Union Européenne pour une évaluation à mi-parcours d’année du projet « Professionnalisme agricole ». Déjà près de 40 Communes intéressées au projet, avec préparation de divers Champs-Ecoles. J’ose espérer qu’en 3 ans, 120 Communes auront pu entrer dans le mouvement. Les ATS ne sont plus considérés par ces gens financeurs comme exécutants mais comme partenaires. L’opération « Champ-Ecole » conduite par Edmond et sur laquelle s’appuie l’équipe dans l’entreprise régionale, y est pour quelque chose.
L’Antenne ATS me presse maintenant de rédiger et faire imprimer le fascicule illustré couleur – 36 pages – pour la vulgarisation aisée du SRI. Il a encore ses détracteurs (en mauvaise posture désormais) Mais il faudrait pouvoir gagner la bataille cette année-même. Les Américains, des Africains et Asiatiques dont les Japonais attendent le merveilleux document malgache maintenant. Je me vois contraint de retourner à Fianar jeudi prochain pour une vingtaine de jours sans doute.
Lucette qui était venue m’y retrouver compte revenir mercredi pour la poursuite du travail. A Ambatomirahavavy, après la mort d’Amélie, ça avance bien aussi :
-  Le jardin, nouvellement accordé, est nivelé
-  La porcherie de Ida est construite
-  L’ensemble « cuisine-sessions » et les sanitaires s’achèvent.
La veille de sa mort, Amélie donnait ses directives pour la modification du plan d’aménagement de ses dépendances (entrepôt de matériel, salle de stockage et mon accueil – avec clapier attenant). Pour l’efficacité du travail de Lucette et en témoignage de reconnaissance envers celle qui nous a tant aidés, j’aimerais bâtir ce que nous appelons déjà « Pavillon Amélie » (Mais je n’en ai pas l’argent… Il s’agit de quelque 2 200 Euros !). On pourrait alors travailler plus efficacement. Nous avons des demandes de sessions.
J’apprends que Justin vient de faire une tournée rizicole sur la Côte Ouest. « Un peu sonné » au retour. Il travaille actuellement en partenariat avec le bureau d’études CAPFOR pour le compte du Millenium Challenge Account. Le CAPFOR m’avait invité mais j’ai préféré laisser la place à Justin, vu la retraite et mes occupations. Justin et le bureau d’études nous préparent le terrain (en région de Morondava) pour des actions concrètes en SRI et en matériels agricoles. Et les demandes en fascicules SRI vont d’autant s’accentuer. Nos représentants, sur site expérimental qui pourrait devenir TATAO LAULANIE (notre siège social et démonstratif) nous laissent entrevoir la possibilité d’entrer en action sur les lieux à moins de 25km de Tana.
Tout le monde s’affaire et m’incite à me consacrer essentiellement aux publications et archives valorisables. Je suis très heureux de l’efficacité de Lucette « l’Intrépide ». Mais mon problème est de résoudre son financement avant qu’elle ne devienne opérationnelle.
Je m’efforce dans la foulée de rassembler les souvenirs Laulanié. (Lors d’une pause de quelques heures durant la retraite, je me suis fait une joie de conduire mes confrères là où le Père découvrit le SRI sur les rizières de son séminaire. C’est là qu’il me plairait de construire un petit mémorial à la gloire de la découverte agronomique du siècle et de son auteur).
Pour finir la page sans colonne vide (comme au journal) 2 faits divers :
Dans l’espoir d’une couverture financière pour publications diverses SRI (de la part d’une association qui s’est dédite) j’avais commandé à un ami importateur un ordinateur en prévision d’achat d’un appareil photo numérique pour renouveler mon matériel argentique. Son container bloqué 3 semaines au port par ennuis paperassiers s’est révélé vide à la livraison. Mon pauvre ami en est mort sur place !
Pour la publication du fascicule SRI, j’avais demandé à une personne de me faire part de ses intentions financières par é-mail directement à l’imprimerie des Sœurs de St Paul à Fianar où je me rendais en fin de retraite. Surprise : ordinateur bloqué par anomalie dans code secret. Un spécialiste a mis 8 jours pour – en définitive – effacer des dizaines de messages stockés, dont le mien peut-être.
« Rien n’est simple » disait Sempé et nous ajoutons nos déboires à sa collection que j’aurais souhaité plus distrayants aujourd’hui pour en rire avant de se quitter.
Je vous embrasse et m’entremets affectueusement devant le Seigneur, à toutes vos intentions.

Michel