Le Parlement Suisse réduit le financement de la coopération au développement

Le Parlement Suisse réduit le financement de la coopération au développement

Les deux chambres du Parlement suisse ont décidé à la mi-décembre 2024 de réduire les crédits de
la coopération au développement suisse pour les années 2025-28. Les crédits de l’aide au
développement et de l’aide humanitaire à l’Ukraine sont réduits de 351 millions de francs suisses sur
la période, soit une baisse d’environ un cinquième.


Le Parlement a décidé d’allouer ces crédits au financement de l’armée suisse.
Cette mauvaise décision est une grande erreur. Elle est dénoncée par les représentants des
associations et institutions de la société civile engagées dans la solidarité internationale, dont l’IRED.
Andreas Missbach, Directeur de Alliance Sud affirme : « Le Parlement a perdu sa boussole
humanitaire. »


Cette décision parlementaire est une bien mauvaise décision pour plusieurs raisons.
Prélever des crédits destinés à la coopération au développement des populations pauvres dans les
pays pauvres et les destiner au financement de l’armement de l’armée suisse offre une image
désastreuse des priorités de la Suisse dans un monde bousculé par de nombreuses tragédies
humanitaires. La tradition humaniste et humanitaire suisse est fissurée.


Que les parlementaires s’inquiètent de la qualité de l’armement suisse peut se comprendre. Mais la
Suisse est un pays riche, avec suffisamment de ressources pour financer et son armée et une
coopération au développement ambitieuse qui souvent honore son pays.
Le revenu par habitant en Suisse était près de 400 fois plus élevé en 2023 que celui du Burundi par
exemple. Et le revenu moyen en Suisse a progressé de 3,5 pour cent par an sur les cinq dernières
années. Une telle progression ne se vérifie pas pour nombre de pays pauvres.


De nombreuses entreprises suisses qui génèrent des richesses ont une projection mondiale et
s’inscrivent dans les déséquilibres mondiaux qui expliquent une grande partie des défis auxquels se
heurtent les pays pauvres. La Suisse a aussi besoin des pays pauvres pour atteindre ses objectifs
climat. L’économie mondialisée enserre la Suisse dans ses multiples toiles. Une coopération au
développement ambitieuse permet de réduire un petit peu ces déséquilibres.


La Suisse défend à juste titre une conception globale de la sécurité. Cette sécurité globale ne peut
s’affranchir du sort des pays pauvres, que ce soit en terme de santé publique, de climat, de migration
internationale, d’approvisionnement en divers productions, ou même de solidarité internationale
dans ce qui reste après tout un seul monde. Les multiples interdépendances vont perdurer.
Pour toutes ces raisons l’IRED invite instamment les parlementaires à revenir sur leur mauvaise
décision. Par ailleurs l’IRED s’engage à poursuivre par tous les moyens à sa disposition son
engagement pour une solidarité active avec les populations pauvres afin de leur permettre une vie
meilleure de celle qu’elles connaissent aujourd’hui.


Philippe Egger
Président de l’Association Innovations et Réseaux pour le Développement (IRED),

Genève, le 18 décembre 2024

Service International d’appui aux OP ( SIAOP )

Service International d’appui aux OP ( SIAOP )

« SERVICE INTERNATIONAL D’APPUIS AUX OP (SIAOP)

IRED a établit, à Genève, sur demandes des leaders d’OP du Sud un Service International d’appui aux OP (SIAOP) pour leur travail de lobbying auprès des organisations internationales en particulier l’OMC, le CCI, la CNUCED, le BIT et certaines OING.