Pour Mamadou Cissokho, il importe que les Africains aient à cœur de s’affranchir des modèles occidentaux, de répondre à ces questions basiques : « Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Sur quelles ressources propres allons-nous bâtir notre autonomie ? ». 
Un thème central de l’ouvrage, promu par le Roppa, est celui de la souveraineté alimentaire, à assurer grâce à des exploitations familiales qui doivent disposer de revenus suffisants pour pouvoir augmenter leurs productions. L’échelle nationale ne le permettant pas en Afrique de l’Ouest, c’est la construction de la région qui est préconisée et la mise en oeuvre de politiques agricoles cohérentes par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Un autre problème largement abordé, est celui de la confrontation entre le pouvoir politique et des organisations agricoles montant en puissance. L’auteur rappelle que les gouvernements doivent appliquer la constitution qui reconnaît l’autonomie des associations. De plus, l’utilisation de l’argent public pour le développement agricole et rural ne doit dépendre ni des humeurs, ni des amitiés de ceux qui gouvernent, mais de programmes discutés avec les représentants des agriculteurs et des ruraux.
Un apport très original, très présent dans de nombreuses pages et en particulier dans le dernier chapitre, consiste en l’explicitation de ce qui fait agir l’auteur. Ainsi, dès le titre de l’ouvrage, le lecteur est interpellé par la place que Dieu occupe dans cette histoire. Ce que l’auteur veut nous dire en affirmant que « Dieu n’est pas paysan », c’est qu’il nous a créés pour le compléter, et donc que l’avenir des agriculteurs africains repose d’abord sur la prise de conscience de leurs capacités à agir, sur leur prise de responsabilité et sur la conjonction de leurs efforts. Pour cela il faut des « convictions établies à partir de la volonté de comprendre notre vie et de la guider dans la direction que nous souhaitons » et « des vertus de solidarité, de concertation et de transparence ». Il s’agit de « trouver le juste milieu entre les valeurs traditionnelles utiles et les valeurs nouvelles ou externes également utiles ».